• Par

Du Moyen âge à Warhol en passant par le Caravage, un des plus beaux musées d’Italie et le plus grand musée d’art de Naples.

Dans une salle du musée Capodimonte à Naples.
Dans une salle du musée Capodimonte à Naples.

Le Palais Royal de Capodimonte se trouve au nord du quartier de Sanita/Materdei à Naples.

Le Museo di Capodimonte est reconnu mondialement pour sa collection exceptionnelle de peintures, sculptures et objets d’art. Le musée abrite des œuvres majeures de l’art italien et européen, couvrant plusieurs siècles d’histoire de l’art. Les amateurs d’art viennent admirer des chefs-d’œuvre de grands maîtres comme Caravage, Raphaël et le Titien.

Mon avis : Il s’agit du plus grand musée d’art de Naples et un de ses plus beaux palais. Il y a beaucoup d’oeuvres, de très nombreuses salles, plusieurs étages. On s’y perd littéralement. La thématique religieuse est surreprésentée, tout comme le style baroque. Vous y trouverez naturellement de belles réalisations, notamment du début de la Renaissance ou inspirées de Caravage. À choisir, je préfère le musée Gallerie d’Italia, moins foisonnant et plus diversifié. Les grands amateurs d’art et de palais ne manqueront pas d’y consacrer quelques heures pour une visite, le plus souvent dans des salles relativement vides. L’entrée à 15 euros doit en freiner plus d’un…

Histoire rapide du Palais royal de Capodimonte

Le Palais Royal de Capodimonte fût destiné à devenir un pavillon de chasse au cœur du parc de Capodimonte. De fil en aiguille, de modifications en changements, plus d’un siècle après le début de la construction, le palais a vu le jour d’après les plans de l’architecte du Théâtre San Carlo, Giovanni Antonio Medrano avec la collaboration de l’ingénieur militaire Antonio Canevari.

La construction du palais a commencé en 1738 et s’est poursuivie pendant plusieurs décennies, intégrant divers styles architecturaux et subissant plusieurs extensions et rénovations au fil des siècles.

Le Palais royal ne devint pas un musée, il le fût dès sa création. En 1759, alors que les travaux n’étaient pas encore terminés, Charles VII y exposa la collection Farnèse héritée de sa mère, Elisabeth Farnèse.

Palais de Capodimonte à Naples.
Palais de Capodimonte à Naples.
Salle de bal du Palais Capodimonte à Naples.
Salle de bal du Palais Capodimonte à Naples.
Escalier dans le musée Capodimonte à Naples.
Escalier dans le musée Capodimonte à Naples.
Salle du Palais Capodimonte à Naples.
Salle du Palais Capodimonte à Naples.
Dans le Palais Capodimonte à Naples.
Dans le Palais Capodimonte à Naples.

Collection du musée de Capodimonte à Naples

Le Museo di Capodimonte propose des expositions permanentes et temporaires. Les expositions permanentes sont organisées de manière thématique et chronologique, offrant un parcours à travers l’histoire de l’art du XIIIe au XXe siècle.

Le musée comprend 160 salles sur 3 niveaux :

  • 1er niveau : Le premier niveau est consacré aux collections de la dynastie Farnèse, qui comprennent des sculptures antiques, des objets d’art décoratif et des peintures de la Renaissance.
  • 2e niveau : Le deuxième niveau abrite des peintures des écoles italiennes et européennes, ainsi que des œuvres du XVIIIe siècle.
  • 3e niveau : Le troisième niveau est dédié à l’art moderne et contemporain, avec des œuvres de peintres et de sculpteurs italiens et internationaux. Actuellement fermé à la visite (2025).

Parmi les œuvres les plus remarquables du musée, on trouve « La Flagellation du Christ » de Caravage, « La Danaé » de Titien, « Le Portrait de Paul III avec ses petits-fils » de Titien, et « La Transfiguration » de Giovanni Bellini. Le musée possède également des œuvres importantes de Raphaël, comme « Le Portrait de Cardinal » et « La Madone de la Chaire ». Ces chefs-d’œuvre attirent des visiteurs du monde entier, désireux de voir de près ces trésors de l’art européen.

Dans une salle du musée de Capodimonte à Naples.
Dans une salle du musée de Capodimonte à Naples.
Galerie de bustes au Musée Capodimonte à Naples.
Galerie de bustes au Musée Capodimonte à Naples.

1er niveau, collection Farnèse : Maîtres Italiens et Flamands

Le 1er niveau comprend un grand nombre de peintures médiévales et de retables d’église de Naples ou des environs.

La collection Farnèse comprend des toiles des maîtres italiens Raphaël, Titien (dont Danaé), Botticelli et flamands avec Brueghel l’ancien.

Les appartements royaux méritent une visite pour leur décoration. La céramique était produite dans la manufacture du parc de Capodimonte. Le salon de porcelaine (salle 52) est délicieusement kitsch.

"Notre Dame de l'humilité" (1350) au Musée Capodimonte à Naples.
« Notre Dame de l’humilité » (1350) au Musée Capodimonte à Naples.
"Adoration des mages" (1516), tableau de Cesare da Sesto au Musée Capodimonte à Naples.
« Adoration des mages » (1516), tableau de Cesare da Sesto au Musée Capodimonte à Naples.
Détails du "Massacre des innocents" (1481), tableau de Matteo di Giovanni au Musée Capodimonte à Naples.
Détails du « Massacre des innocents » (1481), tableau de Matteo di Giovanni au Musée Capodimonte à Naples.

2e niveau, l’art napolitain : Caravage et Artemisia Gentileschi

Le 2e niveau correspond aux œuvres d’art napolitaines. Des objets d’art des 13e au 18e, des peintures dont la plus célèbre est la « flagellation du christ » par le Caravage (salle 78).

La « flagellation du christ » de Caravaggio réalisée en 1607 pour l’église San Domenico Maggiore présente un Christ mélancolique, tête incliné prêt à recevoir les coups de fouets. La lumière, le jeu de contraste et la brutalité de la scène ont fortement marqué les artistes contemporains de Caravage.

On retrouve l’influence de Caravage dans « Judith décapitant Holoferne » d’Artemisia Gentileschi, femme peintre à la personnalité fascinante.

> La flagellation du Christ par Caravaggio (1607).
> La flagellation du Christ par Caravaggio (1607).
 Giuditta che decapita Oloferne par Artemisia Gentileschi. Museo Nazionale di Capodimonte
Giuditta che decapita Oloferne par Artemisia Gentileschi. Museo Nazionale di Capodimonte
Carnaval de Giuseppe Bonito (1750). Entre "Les mangeurs de ricotta" de Vincenzo Campi et "Eyes wide shut" de Kubrick. J'imagine qu'ils sourient tous bêtement en enfer. Musée Capodimonte.
Carnaval de Giuseppe Bonito (1750). Entre « Les mangeurs de ricotta » de Vincenzo Campi et « Eyes wide shut » de Kubrick. J’imagine qu’ils sourient tous bêtement en enfer. Musée Capodimonte.
Tableau de "Magdalena Penitente" (1610) par Carlo Sellitto au Musée des beaux arts de Capodimonte à Naples.
Tableau de « Magdalena Penitente » (1610) par Carlo Sellitto au Musée des beaux arts de Capodimonte à Naples.

3e niveau, Art moderne et Warhol : Actuellement fermé à la visite (2025).

La collection d’art moderne est de moindre envergure même si elle vaut le coup d’œil.

« Vesuvius » réalisé en 1985 par Andy Warhol tranche sur le reste. Vesuvius présente dans des couleurs très vive le Vésuve en éruption.

Les amatrices et amateurs d’art moderne pourront se tourner vers le MADRE à Naples ou vers la Gallerie d’Italia.

Naples au 17e siècle, expo « Beyond Caravage »

L’exposition Beyond Caravaggio ne ressemble à aucune autre. Les 200 œuvres exposées dans les 24 salles suivantes proviennent entièrement des collections permanentes du musée, sans aucun prêt externe. L’exposition vise à raviver un débat savant en présentant une autre lecture du XVIIe siècle napolitain, que les historiens de l’art et les amateurs ont généralement considéré comme le siècle du Caravage.

Le XVIIe siècle napolitain est une invention récente’. Il a été redécouvert et défini il y a moins d’un siècle par l’historien de l’art Roberto Longhi (1890-1970). Selon l’érudit, le naturalisme brut de Caravage était l’épine dorsale de l’art napolitain. Des études du XVIIe siècle sur l’art du sud de l’Italie, presque sans exception, dérivent des propositions de Longhis publiées essentiellement dans la deuxième décennie du siècle dernier. Depuis l’inauguration de la Pinacothèque de Capodimonte en 1957 jusqu’à aujourd’hui, l’exposition de peintures napolitaines du XVIIe siècle a été en grande partie le résultat de l’analyse de Longhi.

La réalité est plus complexe, et les conservateurs de cette exposition, Stefano Causa et Patrizia Piscitello, à la recherche d’études plus récentes, proposent un réexamen du schéma désormais largement historicisé de Longhi. Ils suggèrent que le siècle n’a pas seulement été façonné par Caravage, mais aussi – et surtout – par Jusepe de Ribera, un Espagnol arrivé à Naples en 1616, six ans après la mort de Caravage.

Beyond Caravaggio apporte les œuvres sacrées, les scènes mythologiques et les natures mortes de Ribera des collections de Capodimonte à l’avant-garde de la scène artistique napolitaine.

La ville portuaire de Naples s’est développée au fil du temps pour devenir l’une des métropoles les plus peuplées du XVIIe siècle, exerçant une profonde influence sur la culture européenne.

La présentation du patrimoine artistique napolitain nécessite de mettre en évidence les contributions externes et les échanges avec d’autres centres, y compris le transfert d’œuvres de l’extérieur de la ville à Naples et la résidence dans la ville d’artistes étrangers. De ce point de vue, il est possible d’expliquer le rôle central dans cette exposition d’artistes lombards tels que Caravage (1571-1610) ; d’artistes émiliens tels que Giovanni Lanfranco (1582-1647), Domenichino (1581-1641) et Guido Reni (1575-1642) ; l’espagnole espagnole mais Napolitain par adoption Juse de Ribera (1591-1652) ; le Français Simon Vouet (1590-1649) et Pierre-Jacques Volaire (1729-1799) ; le Bergamasque Cosimo Fanzago (1591-1678) ; les Romains Artemisia Gentileschi (1593-1653) et Gregorio Guglielmi (1714-1773) ; et le belge François Duquesnoy (1597 1647 par l’architecte Francesco Borromini (1599-1667), l’un des principaux représentants du baroque romain.

Les artistes napolitains ont été inspirés par ces contributions, les retravaillant dans leurs propres iconographies, arrangements de composition et utilisation de la lumière, exportant leur langage distinctif à travers l’Italie et l’Europe. Un tel exemple important est Luca Giordano (1634-1705), qui, en tant que champion de la peinture baroque napolitaine, a été appelé à Venise (1665, 1668), Florence (1682-83, 1685) et l’Espagne (1692-1702), laissant sa marque sur les peintres locaux de chaque centre.

"Miracle de Saint Antoine de Padoue" (1622) par Battistello Caraciollo au Musée de Capodimonte à Naples.
« Miracle de Saint Antoine de Padoue » (1622) par Battistello Caraciollo au Musée de Capodimonte à Naples.
"Massacre des innocents" (1630) de Massimo Stanzione au Musée de Capodimonte à Naples.
« Massacre des innocents » (1630) de Massimo Stanzione au Musée de Capodimonte à Naples.
"Triomphe de Bacchus" par Francesco Fracanzano au Musée Capodimonte à Naples.
« Triomphe de Bacchus » (1635) par Francesco Fracanzano au Musée Capodimonte à Naples.
"Susannah et les vieillards" par Andrea Vaccaro au Musée Capodimonte à Naples.
« Susannah et les vieillards » par Andrea Vaccaro au Musée Capodimonte à Naples.

Le paysage du Grand Tour

Au cours des années 1600, l’art napolitain a été nourri et enrichi par le contact avec des maîtres étrangers tels que Caravaggio, Ribera, Fanzago, Domenichino et Lanfranco. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, le vedutisme napolitain – un paysage urbain ou un paysage très détaillé – a été créé par le regard des étrangers. Naples était un arrêt nécessaire sur le Grand Tour. Les fouilles à Pompéi, Herculanum et Paestum ; les éruptions spectaculaires et continues du Vésuve de 1770 à 1790 ; et le Golfe et ses îles ont été des objets de grande curiosité parmi les artistes d’Europe du Nord qui sont descendus sur le Royaume de Naples : Allemands, Anglais, Français, Néerlandais et Danois. Ils ont tout examiné, mais ont sélectionné leurs sujets avec soin, une approche qui a favorisé la création du védutisme. Les peintures d’un passionné du Vésuve comme Pierre-Jacques Volaire (1729-1799) sont les pierres angulaires de ce genre à succès. Le peintre maintient sa formule gagnante, qui comprend un encadrement incliné de la composition, des figures entrant d’un côté, un contraste entre le rouge de la lave et le cobalt des soirées au clair de lune, et une virtuosité dans le rendu des reflets sinueux du feu dans la mer.

Représenter les phénomènes naturels les plus impressionnants – clair de lune et éruptions volcaniques, contrastes chromatiques et émotionnels – contribue à la naissance de la poétique du Sublime, qui façonnera une grande partie de la culture européenne de la fin du XVIIIe siècle.

Crèches napolitaines

La crèche napolitaine est une « installation » sophistiquée et éphémère qui décompose les hiérarchies artistiques et défie la catégorisation au sein des genres de l’histoire de l’art. Il montre, sous la forme d’un théâtre miniaturisé, la scène sacrée de la Nativité immergée dans une scénographie napolitaine réaliste du XVIIIe siècle. La particularité technique de la crèche napolitaine est ses figures (pastori), réduites à une hauteur de 38 à 40 centimètres et faites de fil de fer et de mannequins fibreux, auxquels sont attachés des mains et des pieds en bois sculptés et une tête en terre cuite peinte à l’huile avec des yeux de verre. Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, la famille royale, l’aristocratie et la bourgeoisie ont commandé ces figures à des artistes renommés tels que Giuseppe Sanmartino (1720-1793), Francesco Celebrano (1729-1814) et Angelo Viva (1748-1837). Cette période, communément connue sous le nom d’âge d’or de la crèche napolitaine, est étroitement liée à la naissance du royaume de Naples, dont l’indépendance a commencé en 1734 avec le règne de Charles de Bourbon (1734-1759) et s’est poursuivie avec celle de son fils Ferdinand IV (1759-1825). Destinée à un public d’érudits et de paysans, la crèche joue constamment sur les interprétations multiples et complexes que ses scènes et ses personnages créent : sa richesse réside dans l’ambiguïté constante entre la haute et la culture populaire, qui est un phénomène récurrent dans l’imagination napolitaine pendant l’âge des Lumières.

Crèche napolitaine au musée Capodimonte.
Crèche napolitaine au musée Capodimonte.

Informations pratiques sur le musée de Capodimonte à Naples

Le Palais Royal de Capodimonte se trouve au nord du quartier de Sanita/Materdei à Naples.

Adresse : Parco di Capodimonte Via Miano 2 (Porta piccola), Via Capodimonte (porta grande)
Heures d’ouverture : Tous les jours de 8h30 à 19h30. Fermé les mercredis.


Prix de la visite (en 2025) : 15€ à plein tarif.

Site officiel : https://capodimonte.cultura.gov.it

Itinéraire à Naples pour un week-end
Dans notre itinéraire pour découvrir Naples.

Carte de Naples : Tous les lieux du guide touristique

 

Retrouvez tous les lieux du guide sur la carte de Naples (Italie) : Restaurants et pizzerias à tomber, hôtels et hébergements selon votre budget, monuments incontournables et plus insolites, musées surprenants à ne pas rater, parcs romantiques et spectaculaires, bars originaux et animés, clubs et salles de concerts où sortir, shopping… 

Bon plan ! Vous pouvez télécharger gratuitement la carte pour une utilisation hors connexion.

 

 

Où dormir à Naples en Italie en 2025 ? Sélection d’hébergements jolis, centraux ou pas chers

 

Pour séjourner à Naples (Italie), voici nos suggestions d’hébergements en fonction de votre budget :

Auberges de jeunesse à Naples à partir de 15 euros
Hotels pas chers à Naples à partir de 75 euros
Hotels de luxe à Naples à 100 euros et plus

 

You are currently viewing Palais Capodimonte à Naples : Musée des Beaux Arts géant
Dans une salle du musée Capodimonte à Naples.

Maciej

J'aime me perdre à la recherche d'endroits surprenants.
Rechercher sur ce site Type then hit enter to search