Jardin-musée en dehors des sentiers battus, la Fondation Benchaâbane/Musée de la palmeraie est une oasis, un havre de paix et de beauté artistique et végétale. Très peu fréquenté, c’est une magnifique escapade en dehors du centre minéral de Marrakech.

Jardin de cactus du Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Jardin de cactus du Musée de la Palmeraie à Marrakech.

La Fondation Benchaâbane/Musée de la palmeraie se trouve dans le quartier… de la Palmeraie. Jusqu’ici pas de surprise.

Première surprise, un autre musée d’art moderne se trouve dans le coin : le Musée Farid Belkahia. Ce qui fait non plus une, mais deux raisons de venir.

Bon à savoir : Accessible uniquement en bus et en taxi depuis le centre à moins de marcher pendant 1h30 depuis la place Jamaa el Fna.

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Benchaâbane : Un homme de la Renaissance

Le Musée de la Palmeraie est administré par la Fondation Benchaâbane dédiée au dialogue, à la solidarité et à l’éveil artistique et écologique des enfants. Programme aussi beau qu’essentiel.

La fondation a été créée par l’Abderrazzak Benchaâbane connu au monde comme parfumeur, mais aussi jardinier, ethnobotaniste, professeur, écrivain et photographe, fondateur d’un festival autour de l’art des jardins (Jardin’art), créateur de musées (musée du parfum, musée de l’art de vivre), éditeur d’un magazine et collectionneur. Sciences, art et lettres.

À partir de 1998 et pendant 10 ans, il redonne vie, couleur et magie au Jardin Majorelle à la demande d’Yves Saint Laurent et Pierre Bergé.

Après avoir restauré les 3 hectares de terrain dans l’esprit originel du peintre-jardinier Jacques Majorelle, YSL lui demande de créer un parfum pour la boutique du jardin. Le jardinier deviendra parfumeur. Sa première création sera la bien-nommée eau de toilette Jardin Majorelle…

Jardin de Majorelle dans le quartier du Guéliz à Marrakech - Photo d'Edward Hart
Jardin de Majorelle dans le quartier du Guéliz à Marrakech – Photo d’Edward Hart

Un jardin de Marrakech pas comme les autres

Le premier jardin à Marrakech fut planté à la fondation de la ville, il y a près de 1000 ans.

Peu après la palmeraie, où se trouve le musée et l’immense Agdal (550 hectares de grenadiers, orangers et oliviers) donne à Marrakech son titre de cité-jardin.

Aux périodes fastes de la ville et de ses jardins succèdent des moments de déchéances liés aux changements de dynasties régnantes et au déplacement de la capitale royale entre le sud et Fès ou Meknès plus au nord. Je vous renvoie à l’ouvrage « Marrakech Cité-Jardin. Grandeur, Décadence & Renaissance » dAbderrazzak Benchaâbane publié en 2012.

Livre Marrakech Cité-jardin d’Abderrazzak Benchaâbane
Livre Marrakech Cité-jardin d’Abderrazzak Benchaâbane

Depuis les années, 2000, la cité ocre et verte connait un renouveau de ses jardins. Dans la ville et dans ses environs proches, de nouveaux espaces de tradition et d’esprits différents voient le jour.

Impossible dans le cadre d’une préparation de voyage à Marrakech de passer à côté de l’incontournable Jardin Majorelle déjà évoqué. À la vue des longues files d’attente à ses portes, c’est l’attraction touristique (payante) la plus fréquentée de la ville. Il y a 1,5 million de visiteurs par an soit 4500 personnes par jour (jauge journalière maximale du site).

Le jardin Majorelle appartient aux jardins remarquables de Marrakech, mais ce n’est le seul. Il est possible d’y rattacher d’autres lieux :

Et la liste serait incomplète sans le jardin du Musée de la Palmeraie, à la fois jardin de bout du monde ancré dans la tradition arabo-andalouse, musée d’art présentant la scène contemporaine marocaine, lieu de méditation et jardin de cactus aussi insolite que photogénique. Un lieu en dehors des radars ou des sentiers battus si vous préférez.

Jardin de cactus du Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Jardin de cactus du Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Kiosque dans le jardin du Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Kiosque dans le jardin du Musée de la Palmeraie à Marrakech.
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Lieux de méditation et de culture à Marrakech

La vocation de cette ancienne ferme en partie construite en pisé n’est pas de devenir un jardin à découvrir en file indienne ou un hashtag populaire sur Instagram. La distance du lieu avec la Médina ou Guéliz l’écarte et la préserve des masses touristiques.

Celles et ceux qui feront l’effort d’y venir en bus ou en taxi auront la joie de découvrir un joyau inconnu du public. C’est assez dingue et presque trop beau pour être vrai. Vous pourrez littéralement avoir le jardin pour vous.

Plantes grasses dans le jardin.
Dans le Musée de la Palmeraie à Marrakech.

Les jardins

Au pluriel, car il y a plusieurs espaces, eux-mêmes plantés sur plusieurs espaces. Je m’explique. A l’origine, le jardin était une ferme avec des carrés de monocultures permettant une meilleure gestion des ressources.

Aujourd’hui, le jardin est divisé en 3 espaces :

  • l’un rectangulaire s’étend le long d’un bassin selon un principe de symétrie que l’on retrouve dans les jardins marocains et andalous. Le bassin a un aspect pratique (irrigation et rafraichissement), esthétique (bassins réfléchissants la lumière) mais aussi symbolique (miroir du paradis, dualité de l’eau et de la terre, du ciel et de la terre). On pense au Jardin du Généralife dans le Palais de l’Alhambra à Grenade ou à l’Alcazar de Séville. Ici, le bassin est bordé de plantes parfumées comme les fleurs d’oranger, des roses mais aussi des plantes grasses.
  • Au bout du premier se trouve un jardin plus libre ou serpente un sentier ponctué de sculptures d’art moderne et bordé de pavillons joliment décorés.
  • La 3e partie est un somptueux jardin de cactus caché des regards à l’abri de hauts murs où depuis 50 ans les cactées règnent en maître.
Cactus dans le jardin du Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Cactus dans le jardin du Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Plantes grasses dans le jardin.
Plantes grasses dans le jardin.
Mur en pisé dans le jardin.
Mur en pisé dans le jardin.
Sculpture dans le Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Sculpture dans le Musée de la Palmeraie à Marrakech.

En chiffre : 4 jardiniers oeuvrent sur un hectare et sur 40 espèces de cactus, 4 espèces de palmiers, 4 de bambous, des agrumes (oranges, mandarines, citrons), plantes grasses, plantes aquatiques et fleurs diverses complètent le tableau idyllique. Certaines plantes furent ramenées par l’hôte des lieux lors de voyages réalisés ailleurs en Afrique ou en Amérique du sud.

En Islam, le jardin est l’expression du paradis. L’eau, symbole de vie, y joue un rôle déterminant. Ce jardin se veut un exemple d’utilisation écologique et raisonnée de l’eau où la pluie annuelle suffit à l’arrosage des plantes.

Il remplit également son rôle de jardin pédagogique où au-de-là de la sensibilisation à la gestion de l’eau, on peut aborder le rôle des butineurs ou présenter la richesse botanique.

Musée d’art contemporain

La collection du musée comporte des peintures, photographies, sculptures, calligraphies et installations. Essentiellement des peintures lors de ma visite.

Vous trouverez des artistes marocains comme étranger, des créateurs originaires d’Irak, de Syrie ou entre autres du Japon.

Parmi les artistes présentés, il y a notamment Farid Belkahia, l’un des précurseurs de l’art moderne marocain dont le musée se trouve à moins 10 minutes à pied du musée.

Galerie du Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Galerie du Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Détail d'une oeuvre de Raja Atlassi, artiste de Casablanca au Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Détail d’une oeuvre de Raja Atlassi au Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Oeuvre de Mustapha Belkouch, artiste de Montpellier au Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Oeuvre de Mustapha Belkouch, artiste de Montpellier au Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Oeuvre d'Abdelmalik Berhissi, artiste d'Essaouira au Musée de la Palmeraie à Marrakech.
Oeuvre d’Abdelmalik Berhissi, artiste d’Essaouira au Musée de la Palmeraie à Marrakech.

Musée du parfum miniature

Un pavillon accueille en miniature le Musée du parfum présent dans la Médina.

Vous y découvrirez les plantes et huiles essentielles associées au Maroc, comment se conçoit (pyramide olfactive avec notes de tête, de coeur et de base) et se produit un parfum (entre autres la distillation).

L’expérience ultime consiste à réaliser votre propre parfum, mais cela est uniquement possible dans le musée de la Médina où officie le nez. Pour être exact, il faudrait dire LA nez, puisque c’est une femme mais comme le nez est un nom masculin, vous voyez. C’est compliqué.

Faire son parfum est une expérience assez géniale, forte et même émouvante. Si vous cherchez à vivre une expérience humaine et sensorielle littéralement hors du commun ou offrir un beau cadeau, n’hésitez pas. Vous repartirez avec un parfum unique, le vôtre. Vous lui donnerez même un nom. Le mien s’appelle « Pépin ».

Informations pratiques sur le Musée de la Palmeraie

Le Musée de la Palmeraie se trouve dans le quartier de la Palmeraie.

Pour boire un café, jus, thé à la menthe suite à votre visite, un petit café se trouve à proximité du jardin : Café La Planète.

Adresse : Dar Tounsi, route Fès, (en face d’Atacadao)

Horaires d’ouverture : Ouvert tous les jours de 9h à 17h.
Prix d’entrée (en 2024) : 50 dhs plein tarif.

Site officiel : https://www.benchaabane.com/musee_palmeraie/

Carte de Marrakech : Lieux du guide touristique

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Bon plan ! Vous pouvez télécharger gratuitement la carte pour une utilisation hors connexion.

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Maciej

J'aime me perdre à la recherche d'endroits surprenants.

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