Varsovie fut pendant près de 150 ans la plus grande ville juive d’Europe. Avant 1939, près de 30% des habitants étaient de confession juive.

Scène de marché en Pologne par Helena Schrammówna (1924).
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Histoires des Juifs à Varsovie

À partir de 1483, Varsovie est une ville interdite aux Juifs à l’intérieur des remparts. À l’époque, ce n’est pas un privilège royal. Les quartiers juifs sont alors interdits aux non juifs.

Les Juifs ont été chassés de nombreux pays (Angleterre en 1290, France en 1292, Allemagne en 1348, Autriche en 1421…). Lorsqu’ils sont tolérés, c’est dans des quartiers qui leur sont propres. À Venise, les Juifs vivent dans le ghetto dès 1516. Ancien quartier des forges, nom qui résonnera après la guerre mondiale comme l’antichambre de la mort.

Plusieurs communautés vivent en dehors des fortifications près de l’actuelle place Zawiszy. Cela deviendra le quartier de la Nouvelle Jérusalem, c’est là où aujourd’hui se trouvent les allées de Jérusalem (Aleje Jerozolimskie) : L’une des principales artères de Varsovie.

Une de traces de la Nouvelle Jérusalem est la palme de Joanna Rajkowska.

Palme de Varsovie - Photo de Tadeusz Dąbrowski
Palme de Varsovie – Photo de Tadeusz Dąbrowski

Pendant la partition de la Pologne

A partir de 1772, le Royaume de Pologne se retrouve partagé par ces voisins : La Prusse (actuelle Allemagne), l’Autriche Hongrie et la Russie. 

En 1791, le faubourg de Praga est rattaché à Varsovie. Une des plus importantes communautés juives s’y trouvent. La population juive de Varsovie compte 7000 habitants.

En 1794, une insurrection est menée par Kosciuszko pour redonner son indépendance à la Pologne. Joselewicz y participa avec le premier bataillon juif de l’histoire moderne : Les traditions religieuses juives furent respectées, y compris en ce qui concerne la nourriture cachère, la célébration du Shabbat lorsque cela était possible, et le port de la barbe. Le détachement de Joselewicz, surnommé le régiment des barbus, participa à la défense de Varsovie.

Dans les terres prussiennes, un décret pousse les familles juives de Berlin, Riga et d’autres villes à venir s’installer à Varsovie.

En 1795, la Pologne n’existe plus sur la carte. Varsovie est sous administration prusienne.

En 1804, l’état Prussien lance une politique de Germanisation. les Juifs doivent abandonner leur manière de définir leur filiation (Abraham fils de Moshe, fils de…) pour adopter un nom propre. Les Juifs doivent pouvoir être recenser, payer des impôts, être incorporé dans un état moderne.

L’artiste romantique Ernst Theodor Hoffman est chargé de trouver des noms de familles aux Juifs Polonais. De là viennent les noms à consonance allemande portés par les Juifs originaires de Pologne jusqu’à nos jours. Des noms d’arbres, de fleurs, de noms de métiers : Rosenblum, Applenbaum, Rosenbaum, Goldberg, Eisenbaum…

En 1806, Napoléon crée le Duché de Varsovie. Varsovie est polonaise. Napoléon s’attaque ensuite à la Russie et se casse les dents.

En 1813, Varsovie est occupé par les Russes. Elle restera sous administration russe jusqu’en 1915. Ou Varsovie repassa sous administration prusienne.

En 1831 puis en 1861 durant les insurrections polonaises contre l’occupant russe. Les Juifs participent et meurent à côté de leurs compatriotes catholiques, protestants, orthodoxes. Lors d’une manifestation devant le Chateau Royal, Michał Landy, un adolescent juif fût touché par une balle en portant une croix qu’un moine blessé avait fait tomber devant lui.

Marchands juifs de Varsovie vers 1860.
Marchands juifs de Varsovie vers 1860.

Varsovie, plus grande ville juive d’Europe

La politique antisémite de la Russie tsariste draine un grand nombre de Juifs dans ce qui est aujourd’hui la Pologne. Vers 1900, il y a près de 180 000 Juifs soit près de 30 % de la population.

Les Juifs sont alors principalement des artisans et des marchands (bois, peinture, metal, vêtement). Ils travaillent dans le transport. 75% sont pauvres. Et la prostitution endémique est une manière d’y échapper.

La majorité des Juifs sont orthodoxes et parlent yiddish.

Les communautés polonaise et juive se mélangent peu. Les mariages mixtes sont rares. La majorité des Juifs fréquentent des écoles juives où l’enseignement était dispensé en Yiddish, en Hébreu, plus rarement en Polonais. Les équipes de sport sont séparées. Les restaurants, les lieux de cultes, les cimetières. Les syndicats, les partis politiques. Les communautés vivent à côté l’une de l’autre.

Des écrivains comme Tuwim ou Lesmian, acteurs et actrices, chanteurs et chanteuses font le lien entre catholiques et juifs et rompent ce schéma. Mais c’est bien peu de chose.

La place Grzybowski dans le quartier de Centre-Nord est le centre de la vie juive. En 1902, la synagogue Nozyk est construite dans un style écclectique (néoroman et byzantin). Le quartier juif s’étend au de là sur le quartier de Muranow.

En 1916, 44% des habitants sont israélites. Ce chiffre diminue ensuite pour se situer à près de 33% entre 1918­/1919 lorsque la Pologne recouvre son indépendance après le traité de Versailles.

En 1918 réapparait un état polonais indépendant (après 130 ans de partages territoriaux), la communauté juive de Pologne compte plus de 3 millions de personnes, dont 80% ne parle pas ou peu polonais.

Porté par la renaissance de l’Etat, le nationalisme se heurte aux idéaux socialistes des ouvriers. Certains Polonais se méfient de cette communauté non assimilée dont la langue germanique la rapproche de la Prusse et dont l’engagement politique va pour beaucoup vers le communisme de l’URSS. Les deux ennemis héréditaires de la Pologne. Impossible de résumer en quelques lignes un contexte aussi complexe. Des liens plus bas vous permettront d’approfondir le sujet.

De nombreux Juifs émigrent après 1935, lorsque la politique de discrimation de l’Etat polonais s’intensifie.

Isaac Bashevis Singer décrit dans   le livre « La famile Moskat », la Varsovie d’entre deux guerres et sa communauté orthodoxe partagé entre vie religieuse, assimilation et engagements politique (communisme ou sionisme).

En 1939, avant le début de la Seconde Guerre mondiale, il a 380 000 habitants juifs à Varsovie. La ville a plus de 440 synagogues et maisons de prière.

La capitale polonaise est alors la plus grande ville juive d’Europe.

Plus de 20 synagogues d’avant-guerre ont survécu à ce jour, dont seuls les services ont lieu régulièrement à la synagogue des époux Nożyk.

Le cauchemar

En 1939 commence le cauchemar pour tous les Polonais : Juifs, catholiques, athées, protestantes, orthodoxes…

La population juive sera bientôt enfermée dans le ghetto de Varsovie.

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Ressources 

Lieux de mémoire et patrimoine juif à Varsovie et autour :

Lieux de mémoire et patrimoine juif à Cracovie et autour :

Carte de Varsovie : Lieux du guide touristique

Retrouvez tous les lieux du guide à visiter sur la carte de Varsovie (Pologne) : Hôtels selon votre budget, monuments incontournables, musées essentiels et insolites, parcs romantiques, bars et cafés originaux, clubs et salles de concerts où sortir, shopping…

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Maciej

J'aime me perdre à la recherche d'endroits surprenants.

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