Eglise baroque Santa Maria La Nova à Naples : Dracula et ARCA

Entre art baroque, cloîtres silencieux et collection d’art religieux contemporain, le Complesso Monumentale Santa Maria La Nova constitue une halte originale pour le voyageur curieux. Et si la rumeur du tombeau de Vlad Țepeș éveille votre curiosité, laissez‑vous tenter, le lieu est désert et somptueux.

Au cœur du centre historique de Naples, à deux minutes à pied de Via Toledo et de Piazza Bovio, se dresse l’église Santa Maria La Nova.

L’ensemble monumental réunit par être exact : une église baroque somptueuse, deux cloîtres et le musée ARCA d’art religieux contemporain. Plusieurs indices voudraient que Dracula y soit enterré.

Le Complesso Monumentale Santa Maria La Nova à Naples offre une expérience unique qui allie exploration culturelle et réflexion spirituelle. Que vous soyez attiré par les légendes mystérieuses, les chefs-d’œuvre artistiques ou l’architecture baroque et Renaissance, une visite à Santa Maria La Nova promet de vous émerveiller et de vous inspirer.

Mon avis : Naples cache d’innombrables trésors peu visités et voici l’un d’eux. L’église abrite plusieurs œuvres d’art précieuses à perdre raison. Les cloîtres sont paisibles et réconfortants, même si leurs murs abritent peut-être les restes de Dracula. Le musée d’art religieux contemporain, sans être incontournable, propose quelques œuvres intéressantes à découvrir. L’entrée est payante (5 euros). Le prix n’est pas excessif et contribue à l’ambiance paisible du lieu.

Somptueuse église baroque Santa Maria La Nova

Charles Iᵉʳ d’Anjou octroie en 1279 ce terrain extra‑muros aux Frères Mineurs qui venaient de perdre Santa Maria ad Palatium, rasée pour édifier le Castel Nuovo. L’église primitive, gothique, subit séismes et explosions avant d’être totalement repensée à la Renaissance.

Le complexe a subi plusieurs rénovations et extensions au cours des siècles suivants, notamment au XVIe siècle.

Le chantier mené par Giovanni Cola di Franco (1596‑1620) dote la façade d’une sobriété franciscaine, relaye le plan à nef unique et aligne sept chapelles latérales. À l’intérieur, 46 tableaux incrustés dans un plafond à caissons dorés (Curia, Imparato, Santafede) côtoient un retable gothique de la Madonna con Bambino (XIIIᵉ s.). Des ensembles sculptés de Giovanni da Nola, des fresques de Belisario Corenzio, Massimo Stanzione et Luca Giordano complètent le décor. 

Le Complesso Monumentale Santa Maria La Nova est principalement rattaché au style baroque, bien qu’il présente également des éléments de la Renaissance.

À Santa Maria La Nova, les caractéristiques baroques se manifestent à travers les fresques colorées et détaillées qui ornent les murs et les plafonds de l’église, ainsi que les sculptures et les autels richement décorés.

Les influences de la Renaissance sont visibles dans la structure architecturale de l’église, avec ses proportions équilibrées et ses lignes harmonieuses. Les chapelles latérales, chacune décorée de manière unique, offrent également un aperçu fascinant des différentes phases stylistiques du complexe.

Musée ARCA : Musée d’art religieux contemporain

Le musée ARCA (Museo d’arte religiosa contemporanea) accueille une exposition d’art sacré contemporain avec des tableaux, sculptures, mais aussi collage photo et installations. Il est installé dans d’anciennes cellules à travers plusieurs niveaux et recoins, ce qui donne au parcours de visite une dimension chaotique enthousiasmante.

Les lieux religieux de Naples (églises et catacombes notamment) accueillent de plus en plus d’oeuvres d’art contemporain et notamment du street art religieux avec une dimension politique forte. Ce n’est pas le cas de l’ARCA.

Vous trouverez ici en majorité un style artistique onirique, évocateur et métaphorique illustrant des passages de la bible, des paysages contemplatifs ou des scènes symboliques, des thèmes tels que la foi, le sacré et le spirituel dans un contexte moderne. Entre surréalisme et poésie graphique, dans un style assez proche… des cartes du jeu Dixxit. À chacun, ses références.

Cela peut être intéressant, mais ne vous attendez pas à beaucoup plus.

La dernière demeure de Dracula ?

L’une des anecdotes les plus intéressantes concernant Santa Maria La Nova est la présence de tombes qui pourraient appartenir à Vlad l’Empaleur, plus connu sous le nom de Dracula.

Le lieu d’inhumation de Vlad Țepeș reste inconnu. La tradition situe sa tombe au monastère de Snagov, près de Bucarest, mais la dalle funéraire y renfermait des os d’animaux et non ceux du personnage.

Le chercheur Raffaello Glinni découvre, dans des manuscrits italiens des XVe‑XVIe s., une mention de Maria Balsa, aristocrate arrivée dans le royaume de Naples. Il avance qu’elle serait la fille « secrète » de Vlad et qu’elle aurait transporté la dépouille de son père jusque dans le sud de l’Italie.

Dans une thèse sur la famille Ferrillo d’Erika Stella, la doctorante repère, dans le cloître de Santa Maria la Nova, une tombe déplacée depuis l’église. La dalle de marbre est ornée d’un casque de chevalier surmonté d’une tête de dragon et flanquée de deux sphinx. L’iconographie n’a aucun rapport avec le noble napolitain Mattia Ferrillo, censé y reposer.

Glinni reconnait l’emblème de l’Ordre du Dragon, titre conféré en 1431 à Vlad II « Dracul » et hérité par Vlad III (« Dracula », « fils du Dragon »). Les sphinx rappeleraient les deux dauphins des armoiries de la Dobroudja, région voisine de la Valachie et théâtre d’une victoire célèbre de Dracula.

Les mêmes armoiries figurent sur la tombe napolitaine et dans la crypte de la cathédrale d’Acerenza (Basilicate), où Maria Balsa aurait également laissé sa trace – détail improbable pour la famille Ferrillo.

Sous la direction du professeur Giuseppe Reale et avec l’Institut Oriental de Naples, plusieurs enquêtes et approfondissements ont été réalisés :

• Thermographie : un rectangle chaud inhabituel apparaît derrière la dalle ; la cavité actuelle est vide, suggérant que le corps pourrait être resté à l’emplacement initial (toujours dans l’église).
• Épigraphe cryptée : située exactement derrière la tombe, son alphabet n’a pu être identifié (ni latin, ni grec, ni slave, ni hébreu, etc.). Les recherches se poursuivent.
• Aucun ossement n’a encore été exhumé.

Les indices héraldiques (symboles de l’Ordre du Dragon) et la provenance supposée de Maria Balsa alimentent la thèse que les restes de Vlad Țepeș pourraient se trouver à Santa Maria la Nova plutôt qu’à Snagov. L’anomalie thermique est inexpliquée, tout comme l’origine de l’alphabet utilisé pour l’épigraphe. Faute de preuves définitives, la question de la tombe de Dracula demeure ouverte.

Informations pratiques

L’église Santa Maria La Nova se trouve au cœur du centre historique de Naples.

Adresse : Piazza Santa Maria la Nova 44, 80134 Naples.

Accès : Métro L1, station Università (300 m).

Prix / tarif (en 2025) : 5 € plein, 3 € réduit ; inclus dans la Campania Artecard et dans le Naples City Pass (pas de réservation nécessaire). La file d’attente est quasi nulle en semaine.

Horaires d’ouverture : 9 h à 17h tous les jours.

Site officiel : https://santamarialanova.com

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