L’ancien palais de Dioclétien compte pour la moitié de la superficie de la vieille ville de Split. Voici d’un point de vue historique, un lieu unique pour de nombreuses raisons. C’est évidemment le lieu de déambulation n°1 lors de votre visite de Split.

Vue aérienne de la vieille ville de Split sur le Palais Diocletien - Photo de dronepicr - Licence ccby 2.0
Vue aérienne de la vieille ville de Split sur le Palais Diocletien – Photo de dronepicr – Licence ccby 2.0

Nous traiterons ce lieu incontournable en tant que monument gigantesque et centre historique de la ville :

  1. Nous allons présenter l’histoire du Palais et sur celle de Split qui en découle.
  2. Nous suggèrerons adresses, conseils et impressions sur le quartier : quels sont les lieux, monument et musées les plus intéressants à découvrir ? Quelle est l’atmosphère de la vieille ville aujourd’hui ? Où manger une glace, boire un coup ou s’arrêter pour déjeuner ?

Histoire du Palais de Dioclétien, maison de retraite pour empereur nostalgique

Le Palais de Dioclétien est une immense forteresse construite comme lieu de retraite d’un des empereurs les plus importants de l’antiquité tardive : Dioclétien.

Qui est Dioclétien ? Réformateur visionnaire ou doux rêveur ?

Dioclétien naît en 244 dans une famille modeste à Salona à 5 km au nord de l’actuel Split dans l’une des villes les plus peuplées de l’Empire romain de l’époque.

Elle compte alors, selon certaines estimations, 60 000 habitants. À titre de comparaison, c’est le 6e centre urbain le plus peuplée derrière Rome, Alexandrie (Egypte), Antioche (Syrie), Smyrne (Turquie) et Cadix (Espagne).

L’Empire romain est affaibli. Des nombreuses menaces barbares fragilisent ses frontières. Des mutineries éclatent régulièrement.

Dioclétien s’engage dans l’armée et deviendra le commandant de la cavalerie de l’empereur. Le point de bascule sera la mort de son empereur Carus foudroyé dans sa tente après avoir vaincu la Perse des Sassanides. Carus a deux héritiers légitimes.

Il a 40 ans lorsqu’il est proclamé empereur par ses soldats. Nous sommes en 284. Dioclétien n’est alors qu’un usurpateur de plus dans un empire où les mutineries et les assassinats font et défont les règnes.

Buste de Diocletien.
Buste de Diocletien.

Au cours des 40 dernières années, 19 empereurs se sont succédé. 2 moururent de la peste, 1 en captivité et 3 sur le champ de bataille contre des ennemis de Rome. Les 13 autres périrent des mains de leurs propres soldats dans des conflits pour le trône. Par ailleurs, 17 usurpateurs tentèrent au prix de leur vie d’imposer leur pouvoir.

Quand les deux héritiers de Carus meurent, assassiné ou vaincu sur le champ de bataille, avec Dioclétien en toile de fond. Ce dernier impose son règne. D’abord seul puis à 4 selon un système de gouvernance audacieux.

Il divise de l’Empire romain en deux parties, l’Est et l’Ouest pour une gestion plus efficace. Il instaure ensuite une cogouvernance avec un système tétrarchique (à 4 dirigeants) : 2 Augustes épaulés de 2 Césars.

Carte de la séparation territoriale pendant le tetrarchie.
Carte de la séparation territoriale pendant le tetrarchie.

Des résidences impériales et des places fortifiées en pierre sont construites près des frontières. Rome est toujours la capitale mais cette décentralisation stabilise le pouvoir.

Avec la sédentarisation de la défense impériale, ses réformes dans l’organisation territoriale et la consolidation d’un pouvoir fort partagé mais d’essence monarchique. Il pose les bases de ce qui évoluera plus tard vers le système féodal médiéval.

Dioclétien est le premier empereur à avoir abdiqué. D’abord pour vivre une retraite qu’il espérait paisible, à l’abri dans son palais chateau-fort nouvellement construit à quelques kilomètres de son lieu de naissance. Mais surtout pour prolonger son système de cogouvernance et préserver l’empire de l’anarchie, éviter les luttes de successions et les transmissions dynastiques.

Il abdiqua en 305. Son système se grippa un an plus tard… Profondément meurtri par cet échec, il mourut ou se serait suicidé 6 ou 7 ans plus tard en 311 ou 312.

Grandes dates du Palais de Dioclétien

Construction

Le palais a été construit entre 295 et 305 à 6 km de la grande ville de Salona. Lorsque Dioclétien abdique en 305, rien n’indique qu’il est alors complètement terminé.

Le palais occupe un rectangle irrégulier d’entre 175 et 215 mètres de côté.

Le lieu tient du fort, de la mini-ville et de la résidence de luxe.

  • Du fort : la forme rectangulaire, les rues principales se croisant à angle droit, des murailles hautes flanquées de solides portes, la présence d’une garnison.
  • De la mini-ville : la présence de temples et de thermes.
  • De la résidence de luxe : Tout ce qui précède + des appartements grandioses et des jardins suspendus

Les pierres de construction furent acheminées depuis l‘île de Brac dont les carrières servirent plus tard à l »édification des Cathédrales de Trogir et de Sibenik en Croatie, du Parlement hongrois à Budapest, du Parlement autrichien à Vienne et… de la Maison-Blanche à Washington.

Illustration du Palais Dioclétien pendant l'empire romain par Ernest Hebrard (1912).
Illustration du Palais Dioclétien pendant l’empire romain par Ernest Hebrard (1912).
Plan de coupe du Palais Dioclétien par George Niemann.
Plan de coupe du Palais Dioclétien par George Niemann.

Abandon progressif

Avec la mort de Dioclétien, la vie du palais ne prit pas fin et il resta une possession impériale de la cour romaine, offrant refuge aux membres expulsés de la famille de l’empereur.

En 480, l’empereur Julius Nepos fut assassiné par l’un de ses propres soldats, qui aurait été poignardé à mort dans sa villa près de Salona peut être dans le palais.

Seconde vie

Quand Salona est envahie et détruite par les Avars et des Slaves au 7ème siècle, une partie de la population expulsée trouve refuge sur les îles voisines puis dans un second temps, à l’intérieur des murs solides du palais.

Depuis le palais a été continuellement occupé, les résidents installant leurs maisons et leurs entreprises dans le palais, son sous sol ou ses murs. C’est toujours le cas aujourd’hui, avec de nombreux restaurants et magasins s’y trouvant.

Au Moyen-Age, une grande partie des espaces libres (rues et quais) commencent à se couvrir de nouvelles constructions.

Principaux monuments de la vieille ville de Split

Cathédrale de Split

La cathédrale Saint-Domnius a été construite à l’intérieur du mausolée de Dioclétien érigé comme temple de Jupiter en 305. Elle représente un mélange unique d’architecture romane et gothique.

La cathédrale consacrée au tournant du 7e siècle est considérée comme la plus ancienne cathédrale catholique du monde, encore utilisée dans sa structure d’origine, sans rénovation quasi complète ultérieurement (bien que le clocher date du XIIe siècle). C’est la deuxième structure la plus ancienne utilisée par une cathédrale chrétienne.

La cathédrale accueille les reliques de Saint-Domnius, le saint patron de la ville et martyr chrétien persécuté et décapité par… Dioclétien.

Les dernières grandes persécutions contre les chrétiens eurent lieu pendant son règne. Dioclétien à peine mort, en 313, le futur empereur Constantin le Grand proclama l’Edit de Milan en 313 tolérant le christianisme.

La cathédrale est un édifice de taille modeste et de forme circulaire, ce qui ne permet pas aisément d’en prendre une photo d’ensemble témoignant de sa splendeur.

Devant l’afflux touristique, on pourrait presque plus le considérer comme une attraction touristique que comme un lieu de culte.

D’ailleurs, l’entrée est payante. Vous aurez le choix entre plusieurs options et billet combiné comprenant par exemple : Cathédrale + clocher + musée du trésor.

Ne ratez pas la vue plongeante sur la vieille ville depuis le clocher. C’est spectaculaire et encore plus intéressant si vous avez eu le temps de parcourir la ville : Colline de Marjan, port de ferry, portes et places du vieux centre.

Le musée du trésor expose de l’art sacré avec notamment des icônes d’artistes de Grèce, de Venise et Padoue. Ce n’est pas un musée incontournable, à choisir préférez lui le musée des beaux arts de Split où la collection d’icônes est plus riche et intéressante.

Cathédrale de Split - Photo de Jerzy Strzelecki - Licence ccbysa 3.0
Cathédrale de Split – Photo de Jerzy Strzelecki – Licence ccbysa 3.0
Choeur de la cathedrale Saint Domnius - Photo de Naval S - Licence ccby 2.0
Choeur de la cathedrale Saint Domnius – Photo de Naval S – Licence ccby 2.0
Lion devant des apotres ou martyrs de la cathédrale - Photo de Thaler Tamas - Licence ccbysa 4.0
Lion devant des apotres ou martyrs de la cathédrale – Photo de Thaler Tamas – Licence ccbysa 4.0
Vue sur les toits de la ville depuis le clocher de la Cathédrale.
Vue sur les toits de la ville depuis le clocher de la Cathédrale.
Vue depuis le clocher de la cathédrale de Split.
Vue depuis le clocher de la cathédrale de Split.
Vue depuis le clocher de la cathédrale de Split.
Vue depuis le clocher de la cathédrale de Split.

Peristyle

À l’intersection de deux routes principales, Cardo et Decumanus, se trouve la cour monumentale du Péristyle. Cette cour entourée de colonnes était le cœur du palais et servait de lieu de rassemblement et d’accès aux différentes parties du palais.

À partir d’elle s’effectue l’accès à la cathédrale Saint-Domnius et à son musée.

C’est aujourd’hui LE lieu de rencontre et de passage obligé des groupes de touristes et des légionnaires en armes prêt à poser avec vous pour une photo souvenir.

C’est un lieu très fréquenté et presque étouffant la journée et beaucoup plus charmant le soir et la nuit (en saison) lorsque le musicien du restaurant Luxor se met à jouer. Le public gagne les marches, l’agitation retombe et il est alors possible d’apprécier la beauté de cette place.

Peristyle dans la vieille ville de Split - Photo de Fred Romera
Peristyle dans la vieille ville de Split – Photo de Fred Romera
Peristyle de cathedrale en 1970 - Photo de Jacquesverlaeken - Licence ccbysa 4.0
Peristyle de cathedrale en 1970 – Photo de Jacquesverlaeken – Licence ccbysa 4.0

Vestibule et son oculus

Le Vestibule était une salle d’entrée majestueuse, une préparation symbolique avant d’entrer dans la résidence impériale.

Il n’est pas rare d’y croiser des choeurs d’hommes chantant en polyphonie. L’acoustique du lieu est surprenante.

Oculus du vestibule de la cathédrale de Split - Photo de Sumitsurai - Licence ccbysa 4.0
Oculus du vestibule de la cathédrale de Split – Photo de Sumitsurai – Licence ccbysa 4.0

Portes des fortifications

Pour rentrer dans le centre historique, vous passerez par l’une des portes :

  • La Porte Dorée était l’entrée principale réservée à l’empereur. Elle était ornée de décorations somptueuses.
  • La Porte d’Argent était destinée à l’usage du public et menait au marché. Elle doit son nom aux ornements argentés qui la décoraient.
  • La Porte de Fer, plus sobre, était dédiée aux piétons et menait au nord du palais.
  • Seule la façade sud, qui s’élevait directement ou très près de la mer, n’était pas fortifiée. La « Porte de la Mer » du sud (la Porta Meridionalis) était plus simple en forme et en dimensions que les trois autres, et on pense qu’elle était à l’origine destinée soit à l’accès privé de l’empereur à la mer, soit à une entrée de service pour les approvisionnements.

Les murailles étaient protégées avec seize tours dépassant des façades ouest, nord et est.

Zlatna vrata (Porta Aurea ou Porte dorée) - Photo de Falk2 - Licence ccbysa 4.0
Zlatna vrata (Porta Aurea ou Porte dorée) – Photo de Falk2 – Licence ccbysa 4.0
Porte d'argent ou Srebrena vrata (Porta argentea) - photo de Falk2 - Licence ccbysa 4.0
Porte d’argent ou Srebrena vrata (Porta argentea) – photo de Falk2 – Licence ccbysa 4.0

Exemple de ville-palais unique

La transformation d’un vaste palais en nouvelle ville est, à ma connaissance, un phénomène unique.

Dans un effort de conservation du patrimoine, les vestiges et ruines sont généralement expurgés des ajouts postérieurs. Ici, les murs et les pierres n’ont, presque sans interruption, cessée d’être habité depuis 1700 ans.

Au lieu d’un espace fantomatique, vide et froid comme peu l’être dans une certaine mesure Pompei, nous avons à Split une ruche pleine de vie et d’animations.

Cela donne parfois une impression de relatif désordre architectural que l’on pourrait parfois associer à Naples. De mon point de vue, cela participe au charme et à la dimension romantique de la ville.

Façace du Palais Diocletien en 1910, vue depuis la promenade du bor de mer (ou Riva) - photo de George Niemann
Façace du Palais Diocletien en 1910, vue depuis la promenade du bor de mer (ou Riva) – photo de George Niemann
Maison de la vieille ville construite dans l'ancien palais. Photo de Dennis Jarvis - Licence ccbysa 2.0
Maison de la vieille ville construite dans l’ancien palais. Photo de Dennis Jarvis – Licence ccbysa 2.0
Couleur de la vieille ville de Split - Photo de LBM1948 - Licence ccbysa 4.0
Couleur de la vieille ville de Split – Photo de LBM1948 – Licence ccbysa 4.0
Maison de la vieille ville construite dans l'ancien palais. Photo de LBM1948 - Licence ccbysa 4.0
Maison de la vieille ville construite dans l’ancien palais. Photo de LBM1948 – Licence ccbysa 4.0

Meilleures adresses où boire un verre ou manger

Leopolds Craft Beer Bar : Une très bonne adresse chill pour les amateurs de bières artisanales et locales dans un coin du centre historique proche du Riva, la promenade de bord de mer. Vous prendrez place sur une petite terrasse sur des marches à la frai^che. Avec les planches de dégustation de fromages et de charcuterie, le bonheur s’ajoute à la joie.

Adresse : Dosud ul 5
Site officiel : https://www.facebook.com/p/Leopolds-Delicatessen-bar-100063763141797/

Terrasse du bar Leopold Craft beer à Split.
Terrasse du bar Leopold Craft beer à Split.

Marvlvs Library Jazz Bar est l’un des bars les plus cools de la ville. Cette taverne à la lumière tamisée occupe l’ancienne maison d’un célèbre écrivain de la renaissance croate : Marko Marulić dont le tableau trône au-dessus du bar. 

Des étagères lourdes de livres attendent qu’une main vienne les soulager. Vous pourrez y boire de bonnes bières artisanales (ou non) et des vins locaux. Il y a aussi une programmation musicale riche faisant la part belle au jazz, au flamenco, à la bossa-nova… et des concerts intimistes par la force des choses (le lieu n’est pas gigantesque). Quelques alcôves permettent aux conspirateurs ou aux amoureux de s’exiler du monde.

Adresse : Papalićeva ul. 4
Site officiel : https://www.facebook.com/marvlvs

Marvlvs Library Jazz Bar dans le centre historique.
Marvlvs Library Jazz Bar dans le centre historique.

Academia Club Ghetto : Le meilleur beergarden/club/ancien lieu alternatif de l’ancien Split. En saison, il y a de l’ambiance, des DJ et c’est l’un des meilleurs bars où sortir ou assister à un concert.

Adresse : Dosud ulica 10
Site officiel : https://www.facebook.com/AcademiaClubGhetto/

Adriatic Sushi & Oyster bar Split : Un autre restaurant à sushi avec également des propositions de plats de la cuisine italienne. Un lieu élégant et charmant dans l’ancien Split. 

Adresse : Carrarina poljana 4
Site officiel : https://www.facebook.com/SushiOysterSplit

Villa Spiza : Voici une adresse chaleureuse, simple et d’un bon rapport qualité/prix. Ambiance cantine ou cuisine familiale où tout est fait maison. Pâte, poissons et fruits de mer. A ne pas rater dans la vieille ville !

Adresse : Ul. Petra Kružića 3
Site officiel : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063535273221

Menu du jour au restaurant Villa Spiza à Split.
Menu du jour au restaurant Villa Spiza à Split.

Pandora Greenbox : Une autre belle adresse végétarienne, vegan avec de nombreuses options sans gluten. La déco du lieu est insolite et charmante. Les plats sont savoureux, colorés et joliment présentés.

Adresse : Obrov ul. 4
Site officiel : https://www.facebook.com/PandoraGreenbox/

Une délice pour les yeux et le ventre dans le restaurant végétarien / vegan Pandora Greenbox à Split.

Carte de tourisme : Lieux du guide de Split

Retrouvez tous les lieux du guide sur notre carte de Split : Hôtels, monuments, musées, parcs, bars, où sortir, shopping…


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Maciej

J'aime me perdre à la recherche d'endroits surprenants.

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