Le Grand Socco est l’une des plus belles places de Tanger. Ancien grand souk, la place est un carrefour à la fois urbanistique et historique. La place symbolise l’aspiration à la modernité et à l’indépendance du Maroc à la fin de la 2e guerre mondiale.

Le Grand Socco marque le carrefour entre 3 quartiers : Deux portes mènent l’une vers la médina de Tanger, l’autre vers le quartier résidentiel européen de Marchan, quand la Rue de la liberté s’etend vers le centre-ville moderne de Tanger.
Le centre de la place est marqué d’une belle fontaine cernée de bancs où s’assoir et de palmiers à l’ombre généreuse. Autour de la place de nombreuses terrasses permettent d’observer le va-et-vient des Tangérois, des taxis, des touristes, des amoureux, des gens pressés ou lassés de l’être, des oisifs, des notables et de quelques fous.
A proximité de la grande place se trouve de nombreux lieux dignes d’intérêt : La Cinémathèque (ex-cinéma Rif à l’architecture Art Deco), l’église anglicane Saint Andrew et son petit cimetière romantique, le jardin de la Mendoubia et son Palais-musée de la résistance et le marché central.
Au Grand Socco s’est écrite l’histoire de Tanger et du Maroc : c’est dans le jardin au dessus de la place que Mohammed V a prononcé son fameux discours de 1947 appelant de manière feutrée à la fin du Protectorat.
L’ancien Grand Socco
Le Grand Socco était le grand souk de Tanger. Le grand marché où les acheteurs de la ville rencontraient les vendeurs de la campagne environnantes. Ici campaient les pélerins dans l’attente d’un bateau pour La Mecque.
Ici encore les conteurs, charmeurs de serpents et autres artistes venaient trouver leur public comme c’est toujours le cas à Jamaa el Fna à Marrakech.
Extrait d’un carnet de voyage de Joseph Kessel (1952)
« Au pied du Vieux Tanger, et devant les portes mêmes de la muraille fortifiée qui enferme son labyrinthe de ruelles étroites, on trouve la place du Marché, le Grand Socco.
Autrefois, c’est-à-dire voilà trente ans à peine, le Grand Socco donnait sur la campagne et sur des collines de sable. Aujourd’hui, de toutes parts, la cite neuve, étrangère, arrête la vue. Mais aujourd’hui comme autrefois, du matin jusqu’au soir, marchands, acheteurs et curieux se rencontrent en plein soleil, en plein vent, sur le Grand Socco, parmi les guenilles aux cent couleurs et la rumeur aux mille cris.
Les éventaires y sont misérables et proposent seulement les objets et les aliments les plus primitifs, les plus pauvres. Les halles aux viandes, aux poissons, aux légumes, se trouvent à quelques pas, mais invisibles, cachés par des murs et des toits. Les étoffes éclatantes et les bijoux ouvrages, on les voit dans la rue des Siaghines, à l’intérieur des remparts; et là s’alignent aussi, par dizaines, les changeurs dans leurs boutiques, ou derrière des comptoirs installés à même le pavé.
Au Grand Socco ne se tiennent que les charmeurs de serpents, les lecteurs à haute voix, les écrivains publics, les marchands de khôl, de piment haché; les vendeurs de pâtisseries gluantes, de fleurs odorantes, de paniers tressés.
Et les paysannes qui sont là, coiffées de grands chapeaux de paille et les jambes guêtrées par des morceaux de mauvais cuir, elles viennent des douars lointains, elles ont cheminé et cheminé à travers les ronces déchirantes pour proposer aux chalands un poulet famélique, ou quelques œufs, ou seulement une brassée de charbon de bois. Leurs visages ne sont pas voilés. A tant de misère et de labeur, cette liberté, du moins, est permise.
Des bourricots trottinent, des automobiles précieuses fendent lentement la foule. Dans le fond, frémissent les arbres séculaires de la Mendoubia, où le représentant du Sultan de Rabat régit la vie musulmane.
Et c’est le Grand Socco, naturellement, que choisit le petit Bachir, bossu par-devant comme par-derrière, quand il eut à conter ses histoires étonnantes.
Quel âge avait Bachir? Dix ans, ou douze, ou quatorze? Qui étaient ses parents? Miséreux des faubourgs, ou paysans de douar, ou nomades? Morts ou partis pour toujours en zone française, en zone espagnole? Et où était né Bachir, le petit bossu ? Tanger, Tetouan ?Larache? ou dans le Rif sauvage? ou dans le Souss encore plus secret ? Personne ne le savait, et surtout pas lui même. Et personne ne s’en inquiétait. Et lui moins que les autres ».
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