L’histoire de Gênes, c’est l’histoire d’une République construite sur la guerre et le commerce avec les croisades comme point de départ.

 

Port de Gènes dans la Chronicle de Nuremberg en 1493.
> Port de Gênes dans la Chronicle de Nuremberg en 1493.

 

 

Fondation de Gênes

 

D’abord les croisades. Des milliers de chevaliers (nobles) et leur suite s’embarquent pour le Proche Orient à Gênes. L’expédition vise à reprendre par les armes le tombeau du christ et d’autres lieux saints du christianisme aux mains des musulmans. Au passage, en plus de transporter les soldats, les marins génois établissent des rapports commerciaux et des comptoirs en méditerranée orientale jusqu’autour de la mer noire.

Gènes devient la « République de saint Georges » vers 1100. Les marins, les marchands et les financiers unissent leur force pour accroître les flottes, augmenter les échanges, renforcer les comptoirs, étendre la puissance de la ville et son hégémonie sur la Méditerranée.

 

Drapeau de Saint Georges, le drapeau de Gènes.
> Drapeau de Saint Georges, le drapeau de Gênes.

 

 

République de marins, soldats et banquiers

 

Alliée à Pise contre les Sarrasins vers 1000, les villes entrent en conflit l’une avec l’autre à propos de la Corse. Gênes écrase Pise dans l’une des batailles navales les plus meurtrières du Moyen-Age : La bataille de la Meloria en 1284. Le port de Pise est détruit à jamais et avec lui, les prétentions à la grandeur de cette cité. La célèbre tour penche alors depuis un peu plus de 100 ans.

Après Pise, Venise. L’autre République marchande lui dispute le commerce en Méditerranée et les échanges avec l’orient. Gênes a le monopole du commerce de l’alun qui avant de servir de déodorant permettait de fixer les teintures. 4 guerres opposent les deux cités mais aucune ne parvient à écraser l’autre. Les galères détruites furent reconstruites, les marins morts furent remplacés.

 

République de Gênes : Routes commerciales génoises vs routes vénitiennes
République de Gênes : Routes commerciales génoises vs routes vénitiennes

 

Gènes commerce de l’Angleterre et la Belgique au nord-ouest à Trabzon, porte du Caucase à l’est. L’impressionnante Tour de Galata est construite en 1348 par les Génois à Constantinople (aujourd’hui Istanbul).

La création de la banque St-Georges en 1408 augmentent encore la puissance financière génoises. La banque se dote d’outils financiers modernes : Lettres de change, chèques et assurances.

 

Déclin de Gênes la « superbe république »

 

Bientôt des conflits éclatent entre les grandes familles génoises, la cité va se choisir un doge élu à vie et chercher des protections étrangères signant le début de sa perte.

Dans un contexte de guerre entre la France et le Saint Empire, émerge avant Christophe Colomb l’un des fils les plus illustres de Gênes. Andréa Doria est lui un condottiere, chef d’armée mercenaire et un amiral. Andréa se distingua en mer contre les Maures, les Turcs, les pirates et les Français. Au service de Charles Quint, Doria redonna à Gênes son indépendance.

 

Portrait d'Andréa Doria (1526) par Sebastiano del Piombo.
> Portrait d’Andréa Doria, né en 1466 par Sebastiano del Piombo.
Portrait de Christophe Collomb né à Gènes en 1506 par Antoine Maurin.
> Portrait de Christophe Collomb né à Gènes en 1506 par Antoine Maurin.

 

 

La découverte des Amériques et concurrence des ports atlantiques amorce le déclin du commerce en méditerranée et du port de Gênes.

Le relatif déclin commercial aux 16e et 17e siècle coïncide avec une intense activité artistique. De nombreux palais et églises sont construit. Des peintres étrangers, les Flamands Rubens et Van Dyck dessinent et peignent le portrait de leur illustre habitant.

Gènes prend le partie de l’Espagne contre la France. Louis XIV fait bombarder le port en 1684. En 1768, Gênes cède la Corse à la France.

 

Vue du port de Gènes en 1810 - Illustration d'Ambroise Louis Garneray
> Vue du port de Gênes en 1810 – Illustration d’Ambroise Louis Garneray

 

 

Gênes, le port de l’Italie réunifiée

 

Gênes n’a pas dit son dernier mot dans l’histoire restant à écrire de l’Italie. Sous l’impulsion du Génois Giuseppe Mazzini, la ville sera l’un des foyers les plus actifs du Risorgimento : La réunification italienne sous l’égide des Savoie. Mazzini est considéré avec Giuseppe Garibaldi, Victor-Emmanuel II et Camillo Cavour, comme l’un des « pères de la patrie ».

Metternich le Premier ministre autrichien dit de lui : « J’ai dû lutter avec le plus grand des soldats, Napoléon. Je suis arrivé à mettre d’accord entre eux les empereurs, les rois et les papes. Personne ne m’a donné plus de tracas qu’un brigand italien : maigre, pâle, en haillons, mais éloquent comme la tempête, brûlant comme un apôtre, rusé comme un voleur, désinvolte comme un comédien, infatigable comme un amant, qui a pour nom : Giuseppe Mazzini. ».

C’est à Gênes en 1860 qu’embarquer Garibaldi pour l’Expédition des Mille. A son issue il ne manque plus que Rome et Venise pour que l’Italie soit complètement unie.

 

Statue de Garibaldi sur la place de Ferrari à Gênes.
> Statue de Garibaldi sur la place de Ferrari à Gênes.

 

En 1870, après le rattachement au royaume d’Italie et la reprise du développement commercial du port impulsée par Cavour, Gênes devient l’une des capitales de l’industrie navale, mécanique et sidérurgique italienne. Cette vocation se renforce tout au long du 20e s.. Gênes devient le troisième sommet du triangle industriel italien avec Milan et Turin

 

Vue sur les mats des voiliers du port de Gènes vers 1850. Photo d'Alfred Noack.
> Vue sur les mats des voiliers du port de Gênes vers 1850. Photo d’Alfred Noack.
Vue sur les hangars du port de Gènes début 1900.
> Vue sur les hangars du port de Gênes début 1900.

 

Le port de Gênes sera aussi pour des millions d’Italiens le port de départ pour le Brésil, l’Argentine et les Etats-Unis notamment lors de la grande immigration de 1880 à 1915. De nombreux descendants viennent aujourd’hui en « pélerinage » à Gênes. Le musée de la mer Galata retrace brillamment cette histoire.

À partir des années 1980, l’activité industrielle décline avec de lourdes conséquences sur le plan social.

Dans les années 2000, Gênes relance son port sur le plan industriel, commercial et surtout touristique. Le Vieux Port est métamorphosé sous un autre Génois célèbre, l’architecte Renzo Piano.

 

Port de Gènes après la rénovation. Photo de Christine Zenino.
> Port de Gènes après la rénovation. Photo de Christine Zenino.

 

 

La mort dans Gênes, « la rouge »

 

Gênes forme avec Bologne et Livorno le triangle des « villes rouges italiennes » pour leur couleurs politiques.

En 2001, un sommet du G8 entraine des manifestations violentes et une réponse policière disproportionnée entrainant la mort d’un manifestant Carlo Giuliani et la torture de nombreux autres.

Selon Amnesty International, il s’agit de « la plus grave atteinte aux droits démocratiques dans un pays occidental depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale».

Pour certains il s’agissait de faire payer aux habitants de « Gênes la rouge » ses sympathies pour les idées d’extrême gauche. Berlusconi était alors le président du conseil italien.

 

Corso italiano à Gènes lors des manifestations contre le sommet du G8 de 2001. Photo de Jmenj.
> Corso italiano à Gènes lors des manifestations contre le sommet du G8 de 2001. Photo de Jmenj.

 

 

 

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