À travers les villes de Béjaïa, Oran, Alger, Sétif et Tlemcen, cet article explore huit attractions touristiques peu connues d’Algérie, mêlant patrimoine historique, musées, jardins et espaces naturels. Une invitation à découvrir la richesse culturelle d’un pays encore confidentiel.

L’Algérie est un vaste territoire aux paysages contrastés. Loin des circuits touristiques classiques, certaines villes algériennes dissimulent des lieux d’un intérêt culturel, historique ou naturel remarquable. Voici huit destinations méconnues, à explorer entre mer et montagne, entre art et mémoire.
Bien que le secteur touristique en Algérie reste moins développé que celui du Maroc ou de la Tunisie, il bénéficie néanmoins d’une amélioration progressive de sa connectivité aérienne. Depuis plusieurs villes françaises, il est désormais possible de rejoindre l’Algérie grâce aux liaisons assurées par la compagnie ASL Airlines.
Parc national de Gouraya
Le parc national de Gouraya, situé sur les hauteurs de Béjaïa, constitue l’un des joyaux naturels de la côte algérienne. Classé réserve de biosphère par l’UNESCO, ce parc mêle falaises escarpées, maquis méditerranéen et forêts de chênes-lièges, surplombant la mer.
Il abrite une biodiversité remarquable, notamment le singe magot (Macaca sylvanus), espèce emblématique et protégée.
Véritable sanctuaire écologique, le parc offre également des sentiers de randonnée, des panoramas exceptionnels sur la baie de Béjaïa et un riche patrimoine géologique.
Fort de Santa Cruz – Oran
Perché au sommet du mont Murdjadjo, le fort de Santa Cruz veille silencieusement sur Oran. Bien que moins visité que les centres urbains, il constitue l’un des meilleurs points d’observation de la baie oranaise.
Construit par les Espagnols au XVIe siècle, cet ouvrage militaire impressionne par ses murs massifs et son système défensif encore bien conservé.
À proximité, la chapelle Notre-Dame de Santa Cruz, datant du XIXe siècle, ajoute une dimension spirituelle au site. Ce fort témoigne de la stratification coloniale de la ville, où se mêlent influences espagnoles, ottomanes et françaises.
Musée National Bardo – Alger
Installé dans un palais ottoman du XVIIIe siècle, le Musée National Bardo d’Alger est consacré à la préhistoire et à l’ethnographie de l’Algérie.
Il présente d’importantes collections d’objets archéologiques, dont des fossiles préhistoriques, des outils lithiques, et des pièces témoignant des cultures amazighe et saharienne.
Le cadre architectural raffiné du palais, avec ses cours intérieures et ses zelliges, enrichit l’expérience muséale.
Jardin d’Essai de Hamma – Alger
Bien que plus connu que les autres sites présentés ici, le Jardin d’Essai d’Alger reste injustement négligé par une partie des visiteurs, notamment étrangers.
Créé en 1832, ce jardin paysager de 32 hectares fut l’un des centres botaniques les plus importants de la Méditerranée.
Allées symétriques, palmiers centenaires, bassins artificiels et serres coloniales y composent une œuvre d’art végétale. Aujourd’hui, il joue un rôle crucial dans la préservation des espèces endémiques et l’éducation à l’environnement.
Musée des Antiquités et des Arts Islamiques – Alger
Situé dans le quartier du Hamma, non loin du jardin éponyme, ce musée est l’un des plus anciens du continent africain.
Trop souvent ignoré au profit de musées plus récents, il abrite pourtant des trésors insoupçonnés : mosaïques romaines, bas-reliefs puniques, pièces en céramique andalouse, armes et objets du quotidien issus de toutes les époques.
L’aile consacrée à l’art islamique révèle la finesse des savoir-faire algériens en matière de calligraphie, de textile et de bois sculpté.
Site Archéologique de Djemila, anciennement Cuicul – Sétif
À une 50-aine de kilomètres à l’est de Sétif, le site de Djemila, anciennement Cuicul reste méconnu du grand public. Il s’agit d’un ancien centre urbain romain.
Le site antique de Djemila, anciennement Cuicul, est l’un des joyaux archéologiques de l’Algérie romaine. Elle témoigne de l’ingéniosité urbaine romaine dans un environnement montagneux.
Nichée dans les montagnes des Hauts Plateaux, cette cité classée au patrimoine mondial de l’UNESCO se distingue par l’exceptionnelle conservation de son forum, de ses temples, de ses thermes, de son théâtre, des basiliques, arches, rues et maisons.
El Mechouar de Tlemcen
El Mechouar est un vaste ensemble palatial situé au cœur de Tlemcen, ancienne capitale des Zianides.
Ce complexe architectural, dont la construction remonte au XIIIe siècle, abritait jadis les institutions politiques et administratives de la dynastie. Il comprend une casbah, des cours arborées, des jardins andalous évoquant l’Alhambra de Grenade et plusieurs salles d’audience.
Restauré avec soin, le site illustre l’apogée de l’art arabo-musulman en Algérie, à travers ses arcs en fer à cheval, ses stucs sculptés et ses décors de céramique émaillée. Il constitue un haut lieu de l’histoire tlemcénienne.
Parc National de Tlemcen
Ce parc, souvent éclipsé par les monuments historiques de la ville, abrite pourtant l’un des écosystèmes les plus riches du nord-ouest algérien.
Forêts de cèdres, grottes naturelles (notamment celles de Beni Add), cascades et falaises abruptes forment un paysage de toute beauté.
Idéal pour les amoureux de la nature et les randonneurs, il permet aussi d’accéder à des sites archéologiques et religieux comme les ruines de Mansourah et la mosquée de Sidi Boumediene.
Ce parc est un exemple réussi d’intégration entre patrimoine naturel et patrimoine culturel.