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Le Centre européen Solidarność est bien plus qu’un musée : c’est un monument contemporain, conçu comme un plan urbain vivant, combinant exposition permanente, collections multimédias, visite guidée et espaces interactifs. Son architecture audacieuse s’érige en symbole de mémoire, tout en offrant un pont entre le passé ouvrier des chantiers et les enjeux démocratiques modernes. Adapté aux familles, accessible et riche en contenus, il s’impose comme un jalon majeur de la culture européenne contemporaine. Évitez simplement les heures de grande affluence pour minimiser le temps en file d’attente. En cours d’écriture.

Centre européen Solidarnosc (Solidarité) à Gdansk - Photo de Gdansk2007 - Licence c0
Centre européen Solidarnosc (Solidarité) à Gdansk – Photo de Gdansk2007 – Licence c0

Situé sur la Plac Solidarności à Gdańsk, près de l’ancienne Porte n°2 des chantiers navals, le Centre européen Solidarność incarne l’esprit du mouvement éponyme. Ce musée moderne, ouvert en août 2014, est dédié à l’histoire de Solidarność et aux mouvements d’opposition en Europe de l’Est .

C’est un lieu emblématique célébrant le mouvement Solidarność, initié en 1980 dans ces mêmes chantiers navals, et symbole de la fin du communisme en Europe.

Grue du chantier naval de Gdansk - Photo d'Andrzej Otrebski - Licence ccbysa 4.0
Grue du chantier naval de Gdansk – Photo d’Andrzej Otrebski – Licence ccbysa 4.0

1970, prélude violent à Solidarnosc

En décembre 1970, Gdańsk fut l’épicentre d’une révolte ouvrière majeure contre l’augmentation soudaine des prix alimentaires imposée par le régime communiste polonais.

Les chantiers navals Lénine devinrent le foyer de manifestations massives, rassemblant des milliers d’ouvriers. La contestation se transforma rapidement en affrontements violents avec les forces de sécurité. L’armée et la milice ouvrirent le feu sur la foule, causant des dizaines de morts et des centaines de blessés.

Ces événements marquèrent durablement la mémoire de la ville, préparant le terrain à la naissance du syndicat Solidarność en 1980, symbole de résistance et de liberté en Europe de l’Est.

Monument aux ouvriers du chantier naval tombés en 1970 à Gdansk.
Monument aux ouvriers du chantier naval tombés en 1970 à Gdansk.

Bâtiment d’exposition

Conçu par FORT Architects, l’édifice est habillé de plaques d’acier Cor-Ten rouge-oxydé, évoquant la coque d’un navire et l’histoire industrielle du site.

  • Structure en acier inclinée et couverte de Cor-Ten, rappelant les travaux du chantier naval.
  • Intérieurs lumineux, parquet et verdure intérieure dans le Winter Garden, symboles de transparence et de liberté .
  • Observatoire panoramique sur le toit offrant une vue directe sur les vestiges des chantiers via l’espace public .
Maquette du batiment du Centre Européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
Maquette du batiment du Centre Européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
Intérieur du batiment du Centre Européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
Intérieur du batiment du Centre Européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
Intérieur du batiment du Centre Européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
Intérieur du batiment du Centre Européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
Bistrot du Centre Européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
Bistrot du Centre Européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.

Bon à savoir ! La terrasse du musée offre un point de vue remarquable sur les anciens chantiers navals et la ville de Gdańsk. Accessible gratuitement, ce belvédère aménagé constitue une halte incontournable pour qui souhaite embrasser du regard l’histoire industrielle et sociale du quartier des docks.

Toit vegetalisé du Centre européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
Toit vegetalisé du Centre européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
Toit vegetalisé du Centre européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
Toit vegetalisé du Centre européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
Vue sur les chantiers navals depuis le toit végétalisé du Centre européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
Vue sur les chantiers navals depuis le toit végétalisé du Centre européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.

Collection du musée

L‘ exposition permanente : répartie en sept salles chronologiques, sur deux niveaux, couvrant la période de 1980 à 1989.

  1. Naissance de Solidarność (crane d’Anna Walentynowicz)
  2. La force des impuissants
  3. Solidarność et espoir (état de droit provisoire, 1980‑81)
  4. Guerre sociale (loi martiale)
  5. Chemin vers la démocratie (1988‑89)
  6. Triomphe de la liberté (fin 1989‑1990)
  7. Salle Jean-Paul II (espace de recueillement).

Dans la salle “Naissance de Solidarność”, le gros-plan sur le autel industriel n’est autre que la cabine de la grue opérée par Anna Walentynowicz ; c’est le cœur émotionnel du musée. L’installation de cette grue de 1980, transformé en artefact immersif, symbolise la genèse du mouvement et l’engagement des ouvriers .

Dans le centre européen Solidarnosc (Solidarité) à Gdansk - Photo de Wojciech Pedzich - Licence ccbysa 4.0
Dans le centre européen Solidarnosc (Solidarité) à Gdansk – Photo de Wojciech Pedzich – Licence ccbysa 4.0
Expo temporaire du Centre Européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
Expo temporaire du Centre Européen de Solidarité (Europejskie Centrum Solidarnosci) à Gdansk.
"Gryf pomorski", exemple de modèle de bateau construit le chantier naval de Gdansk.
« Gryf pomorski », exemple de modèle de bateau construit le chantier naval de Gdansk.

21 Revendications des travailleurs des chantiers navals en grève en 1980

  1. Adoption de syndicats libres, indépendants des partis et des employeurs, suite à la ratification par la République populaire de Pologne de la Convention n° 87 de l’Organisation internationale du Travail sur la liberté syndicale.
  2. Garantie du droit de grève et de la sécurité des grévistes et de leurs sympathisants.
  3. Respect de la liberté d’expression, de presse et de publication garantie par la Constitution de la République populaire de Pologne, en ne réprimant pas les maisons d’édition indépendantes et en rendant les médias accessibles aux représentants de toutes les confessions.
  4. a) Rétablir les droits antérieurs : — des personnes licenciées après les grèves de 1970 et 1976 ; — des étudiants expulsés des universités en raison de leurs convictions. b) Libération de tous les prisonniers politiques (dont Edmund Zadrożyński, Jan Kozłowski et Marek Kozłowski). c) Abolition de la répression liée à leurs convictions.
  5. Annoncer la formation du Comité de grève interentreprises dans les médias et publier ses revendications.
  6. Prendre des mesures concrètes pour aider le pays à sortir de la crise : a) en publiant des informations complètes sur la situation socio-économique ; b) en permettant à tous les groupes et classes sociales de participer aux discussions sur le programme de réformes.
  7. Verser à tous les travailleurs grévistes le même salaire que celui des congés payés, prélevé sur le fonds de la Centrale syndicale (CRZZ).
  8. Augmenter le salaire de base de chaque employé de 2 000 zlotys par mois afin de compenser la hausse actuelle des prix.
  9. Garantir des augmentations salariales automatiques, parallèles à la hausse des prix et à la dépréciation de la monnaie.
  10. Satisfaire la totalité de la demande intérieure en produits alimentaires et n’exporter que les excédents.
  11. Supprimer les prix commerciaux et la vente de devises étrangères dans le cadre des exportations dites internes.
  12. Introduire des règles de sélection du personnel d’encadrement basées sur les qualifications plutôt que sur l’appartenance à un parti, et abolir les privilèges de la Milice citoyenne, du Service de sécurité et de l’appareil du parti en : — égalisant les prestations familiales ; — supprimant les ventes spéciales, etc.
  13. Introduire des bons d’alimentation pour la viande et les aliments transformés (jusqu’à stabilisation du marché).
  14. Abaisser l’âge de la retraite à 50 ans pour les femmes et à 55 ans pour les hommes, ou après 30 ans de service en République populaire de Pologne pour les femmes et 35 ans pour les hommes, quel que soit l’âge.
  15. Égaliser les anciennes pensions de retraite et les prestations d’invalidité au niveau actuel.
  16. Améliorer les conditions de travail du service de santé, en garantissant une prise en charge médicale complète des travailleurs.
  17. Garantir un nombre suffisant de places dans les crèches et les écoles maternelles pour les enfants des femmes qui travaillent.
  18. Instaurer un congé de maternité payé de trois ans pour élever un enfant.
  19. Réduire le délai d’attente pour un logement.
  20. Augmenter l’indemnité journalière de 40 à 100 PLN, ainsi que l’indemnité de départ.
  21. Instaurer tous les samedis libres. Pour les salariés en équipes continues et les salariés à quatre équipes, compenser le manque de samedis libres par des congés payés plus longs ou d’autres jours de congés payés.
Plaque avec les demandes des ouvriers grévistes lors des grèves de 1980. Devant le Europejskie Centrum Solidarnosci à Gdansk.
Plaque avec les demandes des ouvriers grévistes lors des grèves de 1980. Devant le Europejskie Centrum Solidarnosci à Gdansk.

Adaptation à la visite en famille

Des zones familiales et ludo-éducatives telles que la Fun Zone offrent des activités interactives pour les enfants, fabrication de bateaux en atelier, etc.

Globalement accessible, le musée propose des ateliers pédagogiques, mais la durée de la file d’attente peut être problématique pour les plus jeunes lors des heures de pointe.

Visite complémentaire : Musée de la salle BHP (Sala BHP)

Lieu historique fondamental dans la mémoire collective polonaise, la salle BHP est l’endroit précis où furent signés, en août 1980, les Accords de Gdańsk ayant conduit à la création du syndicat Solidarność. Aujourd’hui transformée en musée et centre de conférences, la salle abrite une exposition permanente retraçant les grands moments de la lutte ouvrière en Pologne, ainsi que les événements majeurs du mouvement de résistance au régime communiste. Le lieu, sobre et chargé d’émotion, est un témoignage authentique de l’engagement pour la liberté et les droits sociaux au XXe siècle.

Adresse : ul. Popiełuszki 6

Site officiel : https://www.salabhp.pl/en/

Dans la Grande Salle BHP de Solidarnosc à Gdansk. Ici furent signé les accords de Gdansk en 1980.
Dans la Grande Salle BHP de Solidarnosc à Gdansk. Ici furent signé les accords de Gdansk en 1980.
Maquette des grèves des chantiers navals de Gdansk (1980). L'ensemble des batiments autour de la porte ont disparu. Dans la Grande Salle BHP de Solidarnosc.
Maquette des grèves des chantiers navals de Gdansk (1980). L’ensemble des batiments autour de la porte ont disparu. Dans la Grande Salle BHP de Solidarnosc.
Atelier photographique dans la Salle BHP de Solidarnosc.
Atelier photographique dans la Salle BHP de Solidarnosc.
Café boutique de la Salle BHP de Solidarnosc.
Café boutique de la Salle BHP de Solidarnosc.
Maquette des chantiers navals de Gdansk dans la Grande Salle BHP de Solidarnosc.
Maquette des chantiers navals de Gdansk dans la Grande Salle BHP de Solidarnosc.

Préparation à la visite : infos pratiques

Le Centre européen Solidarność se trouve dans le quartier de Stocznia (chantiers navals) de Gdansk.

  • Adresse : Plac Solidarności 1, Gdańsk
  • Accès : Transport : bus, tram et train (Gdańsk Stocznia)
  • Horaires d’ouverture :
    De mai à septembre du lundi au vendredi 10h–19h. Samedi et dimanche de 10h à 20h.
    D’octobre à avril, le lundi, mercredi à vendredi 10h – 17h. Le samedi et dimanche 10h – 18h. Fermé le mardi.
  • Prix des billets : accès au bâtiment gratuit, entrée payante pour l’exposition permanente (consultable sur le site officiel).
  • Site officiel : https://ecs.gda.pl/
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Maciej

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