L’histoire des animaux dans la région de la Tricité (Gdańsk, Sopot, Gdynia) reflète l’évolution des relations entre l’homme et la faune domestique, oscillant entre utilité, affection, protection et parfois tragédie. Chiens, chats et chevaux y occupèrent tour à tour une place essentielle, tandis que les pertes massives de la Seconde Guerre mondiale marquèrent profondément le rapport à l’élevage.

L’histoire des animaux dans la Tricité témoigne de leur rôle central dans la vie quotidienne, entre utilité, affection et symbolique. Chiens de garde devenus animaux de compagnie, chats protecteurs des navires et des greniers, chevaux travailleurs puis victimes de guerre : tous reflètent les bouleversements de Gdańsk et de sa région.
Aujourd’hui encore, cette mémoire animale, parfois oubliée, éclaire d’un jour singulier l’histoire urbaine et sociale de la Baltique. Une exposition temporaire leur était dédié dans le Ratusz de Gdansk en 2025.
Les chiens : entre travail, compagnie et surveillance
Dès le Moyen Âge, les chiens accompagnaient la vie urbaine de Gdańsk. Utilisés comme auxiliaires de surveillance dans les prisons municipales au XVIᵉ siècle, ils pouvaient paradoxalement finir à la table des habitants en période de disette.
Peu à peu, les chiens de compagnie firent leur apparition, notamment chez les bourgeois du XVIIIᵉ siècle, amateurs de caniches, spitz, carlins, teckels et chiens d’eau danois. Les races de chasse – lévriers italiens, pointers – demeuraient toutefois les plus prestigieuses. Une race locale, le chien d’ours de Gdańsk, fit même figure de curiosité.
Au XIXᵉ siècle, une Société protectrice des animaux gérait un refuge à Stare Szkoty et encourageait la dénonciation des mauvais traitements grâce à des boîtes de signalement installées à la Porte Verte et à la Tour de la Prison. Après 1945, la réglementation se renforça : immatriculation obligatoire, taxe canine, campagnes de vaccination contre la rage (rampante en 1947).
Les archives livrent aussi des anecdotes : la chienne Morwa, accusée d’avoir mordu un client ivre, dont le maître demanda en 1948 un certificat médical attestant de sa bonne santé, ou encore Urwis, que son propriétaire dut racheter au service de la fourrière pour la somme exorbitante de 1 000 zlotys – quand une miche de pain coûtait 38.
Les préférences canines évoluèrent : dans les années 1950 dominaient encore les chiens de chasse, mais à partir de 1965, bergers allemands, boxers, terriers, pékinois et colley devinrent les favoris des habitants de la Tricité.
Les chats : gardiens des greniers et compagnons des marins
La présence féline est plus difficile à retracer, mais dès le Moyen Âge les chats jouaient un rôle crucial dans les greniers à grains de Gdańsk en luttant contre les rongeurs. À bord des navires, ils étaient considérés comme des protecteurs, apportant chance aux équipages.
Les chats polydactyles, dotés de doigts supplémentaires, étaient particulièrement prisés, supposés garder leur équilibre lors des tempêtes.
Au XXᵉ siècle, Gdańsk devint même un centre d’élevage félin. Stanisław Wlekliński, cofondateur du zoo de Gdańsk, se lança dès 1927 dans l’élevage de chats persans, qu’il poursuivit pendant plus de soixante ans. La branche gdańskoise de l’Association des chats de race fut l’une des premières en Pologne.
Les chevaux : piliers du travail et victimes de guerre
Les pertes animales liées à la Seconde Guerre mondiale furent dramatiques : en Pologne, 69 % des chevaux disparurent, et à Gdańsk les chiffres atteignirent plus de 90 %.
Pour faire face à cette hécatombe, l’agence américaine UNRRA (United Nations Relief and Rehabilitation Administration) organisa l’envoi massif de bétail depuis l’Amérique du Nord et la Scandinavie. Entre 1945 et 1948, plus de 68 000 chevaux et 15 000 vaches furent acheminés par bateau vers la Pologne. Les voyages étaient éprouvants, durant parfois deux mois ; la tragédie du navire Beloit Victory, où un tiers des chevaux périrent, ou le naufrage du Goma transportant 270 génisses, illustrent la difficulté de ces missions.
Ces arrivées permirent de relancer l’agriculture et d’éviter la famine, contribuant à la reconstruction de la région et à la renaissance de l’élevage.
Dans l’immédiat après-guerre, les chevaux furent indispensables à la reconstruction. Près de 700 étaient enregistrés à Gdańsk en 1946, affectés au transport, aux services municipaux et même aux pompes funèbres, où la propreté du cheval et du cocher faisait partie du protocole. Ces animaux, souvent baptisés, étaient considérés comme de véritables compagnons de travail : Lalka, Adolf, Kasztanek, Fryc, Ingusia, Anita et Mendel tiraient ainsi les corbillards municipaux en 1950.
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