A Prague, le génie des architectes à travers l’histoire a façonné une ville unique au monde entre architecture gothique, baroque, art nouveau et cubiste. Un pur régal.

> « La maison qui danse » à Prague, l’une des constructions les plus modernes du centre de la ville (et certainement pas la plus intéressante) – Photo de Pedro Szekeli

Il n’est pas nécessaire de connaître les courants artistiques pour apprécier la forme, la structure, l’esprit des bâtiments, églises, palais de Prague.

L’histoire, les arts et la politique étant intimement liés, essayons de mieux comprendre l’âme de Prague à travers son architecture.

Vers 900, fondation de Prague

Prague est née autour de deux chateaux. La légende veut que le premier soit le château de Vysehrad. L’histoire veut qu’il s’agisse du château de Hradcany.

Des édifices romans sont alors construit sur les collines des châteaux dont la Rotonde de Saint Martin près du Château de Vysehrad.

Basilique Saint Pierre et Paul de Vysehrad à Prague – Photo de NoPlayerUfa
Basilique Saint Pierre et Paul de Vysehrad à Prague – Photo de NoPlayerUfa

L’âge gothique à Prague

De 1346 à 1378, le règne de Charle IV correspond au premier âge d’or de Prague.

Quand Charles IV accède au trône de Bohème en 1346, le gothique fleurit depuis plusieurs siècles en France entre Chartres et Soissons. Baigné depuis son enfance à la cour de son oncle Charles IV de France, le futur roi de Bohème en sait quelques choses.

L’héritage de Charles IV est remarquable :

Les autres plus importants édifices gothiques de Prague sont :

Chateau de Prague en haut sur la colline avec au premier plan le pont Charles – Photo de Jorge Royan.
Chateau de Prague en haut sur la colline avec au premier plan le pont Charles – Photo de Jorge Royan.
Pont Charles au lever du soleil à Prague – Photo de Valerii Tkachenko
Pont Charles au lever du soleil à Prague – Photo de Valerii Tkachenko
Eglise de Notre Dame de Tyn à Prague avec la cathédrale en arrière plan.
Eglise de Notre Dame de Tyn à Prague avec la cathédrale en arrière plan.

La renaissance tardive à Prague

Au 16e siècle, la renaissance tardive (ou maniérisme) se diffuse dans toute l’Europe avec un écho fort au nord et à l’est notamment à Prague et en Pologne.

Le maniérisme, c’est la rupture avec l’exactitude des proportions, l’harmonie des couleurs ou la réalité de l’espace, de manière à produire un nouvel effet émotionnel et artistique. La règle n’est plus l’imitation de la nature mais l’expression de la touche caractéristique d’un peintre, de sa manière de peintre. Maniérisme.

Rodolphe II de Hasbourg règne de 1583 à 1620. Il choisit Prague pour capitale. La Bohème verra afflué nombre d’artistes et savants de toute l’Europe.

Les traces de la Renaissance à Prague :

Le maniérisme précède le baroque, mouvement phare de Prague. 

Belvédère du Jardin Royal de Prague – Photo de Karen Blaha
Belvédère du Jardin Royal de Prague – Photo de Karen Blaha
Jardin et palais Wallenstein dans le quartier de Mala Strana à Prague. Photo de Ondřej Kořínek
Jardin et palais Wallenstein dans le quartier de Mala Strana à Prague. Photo de Ondřej Kořínek

Le baroque à Prague

Jan Hus est le précurseur de la réforme et du protestantisme. C’est pour Prague une occasion de rompre avec Rome et les mœurs dépravées du Vatican. C’est pour les Tchèques l’occasion de rompre avec les Hasbourg catholiques et d’affirmer leur indépendance.

L’indépendance durera jusqu’à la défaite de la montagne blanche en 1620.

Le baroque, expression de la contre reforme, viendra rétablir la domination du catholicisme et des Hasbourg sur Prague.

Paradoxe de Prague, c’est l’une des plus belles villes baroques du monde, et c’est là l’expression d’une aliénation politique et religieuse.

L’église Saint Nicolas dans Mala Strana est la construction baroque la plus emblématique et somptueuse.

Intérieur de l’église Saint Nicolas à Prague – Photo de Jorge Royan
Intérieur de l’église Saint Nicolas à Prague – Photo de Jorge Royan

L’art nouveau à Prague

De l’Art Nouveau nait une expression particulière à la Bohème, la sécession praguoise.

Les artistes tchèques, hongrois et polonais notamment vont à travers l’art nouveau réaffirmer les aspirations d’indépendance de leur peuple à l’égard de l’Autriche-Hongrie.

Prague est la capitale de l’art nouveau. Ce mouvement artistique redessine l’extérieur et l’interieur des batiments : façades, escaliers, décorations intérieures.

Des artistes praguois le plus célèbres reste Alfons Mucha. Sa carrière à Paris lui assure une renommée internationale. Le musée de Mucha à Prague retrace son œuvre. Une visite y est incontournable pour les amateurs, bien que le musée soit de dimension modeste et relativement cher.

Découvrez les réalisations art nouveau des artistes praguois :

Maison de la Municipalité à Prague (Obecni Dûm). Photo de Hans Peter Schaefer
Maison de la Municipalité à Prague (Obecni Dûm). Photo de Hans Peter Schaefer
Dans la gare Art nouveau de Prague – Photo de GFreihalter
Dans la gare Art nouveau de Prague – Photo de GFreihalter

Le cubisme à Prague

Le cubisme a trouvé une expression forte à Prague. L’architecture cubiste caractérisée par l’utilisation d’angles aigus, de prismes, de cubes et de polygones est visible sur plusieurs batiments en République tchèque.

L’artiste tchèque Josef Gočár créa le rondocubisme. Il lie aux formes cubistes pures des formes géométriques « rondes » : cylindres et sphères.

Architecture cubiste à Prague ?

  • Le siège de la Légiobanka dans la rue Na Poříčí, édifiée entre 1921 et 1923, est un monument classé par l’Unesco en tant que représentation unique du rondocubisme.
  • Une de ses œuvres les plus significatives de Gočár reste la Maison à la Vierge noire (Dům U černé matky Boží) dans la vieille ville. Elle accueille le musée du Cubisme de Prague.
  • La maison diamant illustre également l’architecture cubiste.
Maison de la Vierge Noire, musée du cubisme à Prague. Photo de VitVit
Maison de la Vierge Noire, musée du cubisme à Prague. Photo de VitVit

Architecture sociale réaliste à Prague

Prague a biensûr été marqué par le réalisme socialiste. Domination russe oblige.

Si les HLM sont les mêmes de Berlin Est, Prague, Varsovie, Budapest, Bratislava… jusqu’à Moscou et bien au-delà, l’architecture soviétique y est peut-être moins visible. Prague ne souffrit pas de lourdes destructions pendant la seconde guerre mondiale.

Une énorme statue à la gloire de Staline trônait sur toute la ville depuis le parc de Letná. Le monument du petit père des peuples accompagné des soldats de l’armée rouge mesurait 15,5 mètres de haut et 22 mètres de longueur. Les Tchèques avaient l’habitude de dire, en référence aux personnages derrière Staline, que les gens « faisaient la queue derrière le boucher. » La déstalinisation sentait la dynamite. Staline fût réduit en poussière. Il fût remplacé à la chute du communisme par un métronome géant. Symbole ironique du temps qui passe.

Prague n’a pas de « parc de statues » du réalisme socialiste comme le Memento Park de Budapest.

La plus curieuse réalisation communiste se trouve dans le quartier de Zizkov. Il s’agit de la tour de transmission de Zizkov (Žižkovský vysílač) construite entre 1985 et 1992. Sa structure rappelle une rampe de lancement de fusée.

Vous pouvez admirez Prague du haut de ses 216 mètres ou apprécier d’en dessous les sculpture de bébés montant à l’assaut de la tour. Les sculptures sont l’oeuvre de l’artiste David Černý.

Même quand il fait gris la Tour de Zizkov ne parvient pas à disparaitre complètement à disparaitre de l'horizon de Prague.
> Même quand il fait gris la Tour de Zizkov ne parvient pas à disparaitre complètement de l’horizon de Prague.

Architecture contemporaine à Prague

Avant dernière étape de ce voyage dans l’histoire, vous trouverez sur les quais de la Vltava la maison qui danse (Tančící dům). C’est l’oeuvre conjointe des architectes Vlado Milunić et Frank Gehry, célèbre notamment pour le Guggenheim Museum de Bilbao. Construite en 1996, la maison qui danse est une construction déconstructiviste originale.

Sur le toit un des meilleurs (et des plus chers) restaurants français de Prague offre une vue mémorable sur le château de Hradcany.

Le dernier grand projet de la nouvelle bibliothèque nationale suscite la controverse. Il n’y a aucun doute sur le fait que le magnifique complexe du Clementium construit en 1723 est aujourd’hui inadapté.

Le projet de l’architecte Jan Kaplický n’est ni du goût des hommes politiques de droite. Maire de Prague et président de la république Tchèque en tête.

Les sobriquets « la Pieuvre », « blob », « crachat » ne manquent pas, pour critiquer cette pyramide organique qui tronerait sur l’esplanade de Letná. Vaclav Havel estime quant à lui le projet « original et intérressant ». Si tout le monde écoutait les Rolling stones, l’architecture de nos villes serait peut être plus surprenante !

A suivre…

Carte de Prague : Tous les lieux du guide touristique

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Maciej

J'aime me perdre à la recherche d'endroits surprenants.

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